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Comment seront-ils, ces nouveaux parents de mon frère Yves, — et ce pays qui va devenir le sien ?

XLIV

Nous nous acheminons tous trois par des sentiers creux, très profonds, qui fuient devant nous sous le couvert des hêtres et qui sont tout pleins de fougères.

C’est le soir ; le ciel est couvert, et il fait dans ces chemins une espèce de nuit qui sent le chèvrefeuille.

Çà et là sont rangées, au bord, des chaumières grises, très antiques, tapissées de mousse.

… Il y en a une d’où part une chanson à dormir, chantée en cadence lente par une voix très vieille aussi :


Boudoul, boudoul, galaïchen[1] !
Boudoul, boudoul, galaïch du !…


  1. Ces paroles n’ont aucun sens en breton, pas plus que, dans l’ancienne chanson de France, mironton, mirontaine. Elles étaient probablement imaginées par la vieille femme qui les chantait.