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IV


Trois jours ont passé. C’est à la tombée de la nuit, dans un appartement qui depuis la veille est le mien. — Nous nous promenons, Yves et moi, au premier étage, sur les nattes blanches, arpentant cette grande pièce vide dont le plancher sec et léger craque sous nos pas — un peu agacés l’un et l’autre par une attente qui se prolonge. Yves, qui a plus d’entrain dans son impatience, de temps en temps regarde au dehors. Moi, tout à coup, je me sens froid au cœur, à l’idée que j’ai choisi et que je vais habiter cette maison perdue dans un faubourg d’une ville si étrangère, perchée haut dans la montagne, presque avoisinant les bois.