ment c’était pour me cacher ce que je ne devais pas voir ; on improvisait pour moi l’appartement où je suis, — comme, dans les ménageries, on fait un compartiment séparé à certaines bêtes pendant la représentation.
Maintenant on m’a laissé seul, tandis que mes ordres s’exécutent, et je tends l’oreille, accroupi comme un Bouddha sur mon coussin de velours noir, au milieu de la blancheur de ces nattes et de ces murs.
Derrière les cloisons de papier, des voix fatiguées, qui semblent nombreuses, parlent tout bas. Puis un son de guitare et un chant de femme s’élèvent, plaintifs, assez doux, dans la sonorité de cette maison nue, dans la mélancolie de ce temps de pluie.
Par la véranda toute grande ouverte, ce que l’on voit est bien joli, je le reconnais ; cela ressemble à un paysage enchanté. Des montagnes admirablement boisées, montant haut dans le ciel toujours sombre, y cachant les pointes de leurs cimes, et, perché dans les nuages, un temple. L’air a cette transparence absolue, les lointains cette netteté qui suivent les grandes averses ; mais