Tout ruisselle de plus en plus et la pluie fouette dans les yeux, irritante, insupportable.
À peine suis-je à terre, qu’une dizaine d’êtres étranges, difficiles à définir dès l’abord à travers l’ondée aveuglante — espèces de hérissons humains traînant chacun quelque chose de grand et de noir — bondissent sur moi, crient, m’entourent, me barrent le passage. L’un d’eux a ouvert sur ma tête un immense parapluie, à nervures très rapprochées, sur lequel des cigognes sont peintes en transparent, — et les voici qui me sourient tous, la figure engageante, avec un air d’attendre.
On m’avait prévenu : ce sont simplement des djins qui se disputent l’honneur de ma préférence ; cependant je suis saisi de cette attaque brusque, de cet accueil du Japon pour une première visite. (Des djins ou des djin-richisans, cela veut dire des hommes-coureurs traînant de petits chars et voiturant des particuliers pour de l’argent ; se louant à l’heure ou à la course, comme chez nous les fiacres.)
Leurs jambes sont nues jusqu’en haut, — aujourd’hui très mouillées, — et leur tête se cache sous un grand chapeau de forme abat-jour. Ils portent