et s’amusant avec des jouets, elle, soi-disant fatiguée, suivait à demi étendue dans une voiture de djin. Nous avions mis à ses côtés de gros bouquets en gerbes, destinés à remplir aujourd’hui nos vases, — des iris tardifs et des lotus à longue tige, les derniers de la saison, qui déjà sentaient l’automne. — Et c’était joli, cette Japonaise dans son petit char, nonchalante, au milieu de ces fleurs d’eau, éclairée en couleurs changeantes, au hasard des lanternes qui nous croisaient. La veille de mon arrivée au Japon, si on me l’eût montrée en me disant : « Ta mousmé sera celle qui passe, » j’en aurais été charmé sans aucun doute. — Dans la réalité, non, cependant, je ne le suis pas : ce n’est que Chrysanthème, toujours elle, rien qu’elle, la petite créature pour rire, mièvre de formes et de pensées, que l’agence Kangourou m’a fournie…
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MADAME CHRYSANTÈME