Page:Loti - Les Trois Dames de la Kasbah, 1884.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XLII


Maintenant ils n’avaient plus conscience de rien. Ils allaient, le corps tout penché en avant, étendant les bras comme pour saisir le vide, décrivant dans leur marche de grands arcs de cercle comme des oiseaux blessés. La tête leur faisait grand mal ; ils éprouvaient un besoin irrésistible de sommeil, avec la sensation continuelle de tomber, avec une impression d’angoisse et d’agonie.

Ils se retrouvèrent au bord des quais. — Alors un souvenir leur revint de leur navire, de leur métier de matelot, et ils ne voulurent