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demi sous des voiles de gaze de soie blanche. Des juives pâles, aux sourcils minces, au corsage de velours. D’autres qui, pour se prostituer, étaient venues de deux cents lieues dans l’intérieur, des oasis lointaines, et qui avaient d’étranges figures du désert ; immobiles à leur porte, elles se tenaient les yeux baissés, la voix rauque, avec de hautes coiffures en plaques de métal, et des bijoux barbares.

Même il y avait des négresses d’un type rare et d’une laideur très surprenante. Enveloppées de la tête aux pieds dans des cotonnades bleues à carreaux, elles étaient les plus entreprenantes, et, en allongeant de grandes pattes noires, elles les tiraient par leur manche pour les faire entrer. Eux les regardaient sous le nez, éclataient de rire, et passaient leur chemin.

Ils commençaient à comprendre maintenant, les trois Bretons, dans quel lieu ils étaient tombés…