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hommes coiffés d’un cylindre noir ; des femmes avec beaucoup de grosses fleurs fausses, sur des têtes communes ; et puis des chevaux, des voitures, du monde, du monde, du monde à pied, et du monde à cheval, et des Bédouins, et des Bédouins.

Chez les marchands, les mille petites flammes rouges du gaz s’allumaient, faisant papilloter aux yeux des passants des entassements et des fouillis d’objets. À côté des magasins à grandes glaces où se vendaient des choses venues de Paris, s’ouvraient les cafés maures, où des gens en burnous fumaient tranquillement le chibouque, assis sur des divans, en écoutant des histoires d’un autre monde, qu’un conteur noir leur faisait.

Les cabarets regorgeaient : de grandes tavernes profondes, avec des tonneaux alignés, où des matelots du commerce, des Maltais à grand feutre rabattu, gens prompts à jouer du couteau, buvaient avec des filles brunes.