midi dans l’horrible Takou, à l’embouchure du fleuve. Mais hélas ! impossible de rejoindre l’escadre aujourd’hui : les marées sont défavorables, la barre mauvaise, la mer démontée. Peut-être demain et encore ?…
J’avais presque eu le temps de l’oublier, moi, la vie incertaine et pénible que l’on mène ici : perpétuelle inquiétude du temps qu’il va faire ; préoccupation pour tel chaland, chargé de soldats ou de matériel, qui risque d’être surpris dehors ou de s’échouer sur la barre ; complications et dangers de toute sorte pour ce va-et-vient entre la terre et les navires, pour ce débarquement du corps expéditionnaire, — qui semble peut-être une chose si simple, lorsqu’on y regarde de loin, et qui est un monde de difficultés, dans de tels parages…
En route dès le matin pour l’escadre, par grosse mer. Au bout d’une demi-heure, la sinistre rive de Chine s’est évanouie derrière