Notre trajet par le fleuve n’aura duré cette fois que quarante-huit heures, et nous n’aurons dormi que deux nuits de gelée sous le toit de nattes minces qui laisse voir par ses mailles le scintillement des étoiles, car vers la fin du jour nous entrons à Tien-Tsin.
Ce Tien-Tsin, où il nous faudra chercher un gîte pour la nuit, s’est repeuplé terriblement depuis notre dernier passage. Nous mettons près de deux heures pour traverser à l’aviron l’immense ville, au milieu d’une myriade de canots et de jonques, les deux rives du fleuve encombrées de foules chinoises qui hurlent, qui s’agitent, achètent ou vendent, malgré l’éboulement des murailles et des toitures.
Sous le vent de gel et de poussière qui continue de souffler sans pitié, nous arrivons pour