En cheminant un peu dans l’herbe flétrie, sous les vieux arbres desséchés, on arrive au temple lui-même, précédé d’une cour où de hautes bornes de marbre ont été plantées. On dirait tout à fait un cimetière, cette fois, — et pourtant les morts n’habitent point sous ces stèles, qui sont seulement pour glorifier leur mémoire. Philosophes qui, dans les siècles révolus, illustrèrent ce lieu par leur présence et leurs rêveries, profonds penseurs à jamais ténébreux pour nous, leurs noms revivent là gravés, avec quelques-unes de leurs pensées les plus transcendantes.
De chaque côté des marches blanches qui mènent au sanctuaire, sont rangés des blocs de marbre en forme de tam-tam, — objets d’une antiquité à donner le vertige, sur lesquels des maximes, intelligibles seulement pour quelques mandarins très érudits, ont été inscrites jadis en caractères chinois primitifs, en lettres contemporaines et sœurs des hiéroglyphes de l’Égypte.
C’est ici le temple du détachement, le temple