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VERS PÉKIN.

échu à notre général. Il s’y installera pour l’hiver, non loin du palais que doit occuper l’un de nos alliés, le feld-maréchal de Waldersee, et il veut bien m’y offrir l’hospitalité. Lui-même repart aujourd’hui pour Tien-Tsin ; donc, pendant une semaine ou deux que durera son voyage, j’habiterai là-bas seul avec son aide de camp, — un de mes anciens camarades, — qui sera chargé de faire accommoder pour les besoins du service militaire cette résidence de conte de fées.

Combien cela me changera de mes murs de plâtre et de mon poêle à charbon !

Toutefois mon exode vers la « Ville jaune » n’aura lieu que demain matin, car mon ami l’aide de camp m’exprime le très gentil désir d’arriver avant moi dans notre palais quelque peu saccagé, et de m’y préparer la place.

Alors, n’ayant plus rien à faire pour le service aujourd’hui, j’accepte l’offre de l’un des membres de la légation de France, d’aller visiter avec lui le temple du Ciel. La neige est d’ailleurs finie ; l’âpre vent de Nord qui souffle