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celui brodé de roses est un voile circassien qui m’a été donné par mon aïeule ; celui brodé d’argent était dans les coffres de notre yali : vous les jetterez sur quelque canapé, dans votre maison de France.

Z…


DJÉNANE À ANDRÉ

Je voudrais lire en vous, quand le navire doublera la Pointe-du-Sérail, quand à chaque tour d’hélice s’enfuiront les cyprès de nos cimetières, nos minarets, nos coupoles… Vous les regarderez jusqu’à la fin, je le sais. Et puis, plus loin, déjà dans la Marmara, vos yeux chercheront encore, près de la muraille byzantine, le cimetière abandonné où nous avons prié un jour… Et enfin, pour vos yeux tout se brouillera, les cyprès de Stamboul, et tous les minarets et toutes les coupoles, et, dans votre cœur bientôt, tous les souvenirs…

Oh ! qu’ils se brouillent donc et que tout se confonde : la petite maison d’Eyoub qui fut celle de votre amour et l’autre pauvre logis au cœur de Stamboul près d’une mosquée, et la grande demeure triste où vous êtes une fois entré en fraude… Et qu’elles se brouillent aussi, toutes ces silhouettes : l’aimée d’autrefois, qui près de vous allait dans son feredjé gris, le long de la muraille, parmi les petites marguerites de janvier (j’ai suivi son Sentier et appelé son ombre), et ces trois autres plus tard, qui voulaient être vos amies. Confondez-les toutes, confondez-les bien et gardez-les ensemble dans votre cœur (dans votre mémoire, ce n’est pas assez). Elles aussi, celles d’aujourd’hui, vous ont aimé, plus que vous ne l’avez cru peut-être… Je sais que vos yeux auront des larmes, lorsque disparaîtra le dernier cyprès… et je veux pour moi, une larme…

Et là-bas… quand vous serez arrivé, comment penserez-vous à vos amies ? Le charme rompu, sous quel aspect