Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/323

Cette page n’a pas encore été corrigée

XXXII

Elles lui avaient annoncé que le Ramazan allait les rendre plus captives, à cause des prières, des saintes lectures, du jeûne de toute la journée, et surtout à cause de la vie mondaine du soir, qui prend une importance exceptionnelle pendant ce mois de carême : grands dîners dapparat, nommés Iftars, qui sont pour compenser labstinence du jour, et auxquels on convie quantité de monde.

Et au contraire, voici que ce Ramazan semblait faciliter leur projet le plus fantastique, un projet à en frémir : recevoir une fois André Lhéry à Khassim-Pacha même, chez Djénane, à deux pas de madame Husnugul !

Stamboul, en carême dIslam, ne se reconnaît plus. Le soir, fêtes et milliers de lanternes, rues pleines de monde, mosquées couronnées de feux, grandes bagues lumineuses partout dans lair, soutenues par ces