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XXXI

Le 12 novembre, 4 du Ramazan, fut le jour enfin de cette visite ensemble à la tombe de Nedjibé, qu’ils projetaient entre eux depuis des mois, mais qui était bien une de leurs plus périlleuses entreprises; ils lavaient jusquici différée, à cause de sa difficulté même, et à cause de tant dheures de liberté quelle exigeait, le cimetière étant très loin.

La veille, Djénane, en lui donnant ses dernières instructions, lui avait écrit : « Il fait si beau et si bleu, ce matin, jespère de tout cœur que demain aussi nous sourira. » Et, quant à André, il sétait toujours imaginé ce pèlerinage saccomplissant par une de ces immobiles et nostalgiques journées de novembre, où le soleil dici donne par surprise une tiédeur de serre, dans ce pays en somme très méridional, apporte une illusion dété, et puis fait Stamboul tout rose le soir, et plus mervei1leusement rose encore lAsie qui est en