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Dans la partie du couvent que nous habitons, notre présence a jeté un peu de vie. Les moines ascètes, qui ne pouvaient nous offrir que le gîte et non la table, nous ont permis de faire entrer nos domestiques syriens et d’apporter nos provisions de route.

Ce soir, en particulier, nos gens se livrent à de grandes cuisines et rôtissent un agneau acheté aux Bédouins d’en bas, car le Père Daniel et le Père Économe doivent partager notre dernier souper — pour l’adieu, qui sera vraisemblablement éternel…