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rouillées avant la nuit. Tandis que nous regrimpons par les petits escaliers et les petites rampes disjointes, le père nous conte les sièges que ce couvent a subis, les années sarrasines accourues du nord et de l’Orient, les Bédouins en hordes attroupés sous ces murs pour essayer de piller les saints trésors… Et, devenus tout à fait des hommes du moyen âge, nous montons, si haut que nous pouvons monter, pour regarder, des terrasses couronnant les remparts, notre messager qui s’éloigne, à longues enjambées de chameau, dans le désert…

Puis la nuit vient, amenant un excès de silence.

Et nous regagnons nos chambrettes pauvres, où la lueur des veilleuses, devant les icônes, est agitée par de petits souffles glacés.