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vrai, ces déguisements-là, surtout dans cette première partie du désert sinaïtique où tant d’Européens ont déjà passé : mais plus commodes, au brûlant soleil des jours autant qu’au froid des soirs, et surtout incontestablement plus décoratifs pour cheminer sur des dromadaires : lorsqu’on n’est pas seul, on doit à autrui de ne pas promener dans son tableau de désert la tache ridicule d’un costume anglais, et c’est presque une question de bon procédé envers son prochain que de s’habiller au gré de son rêve d’artiste.

Donc, nous voici pour bien des jours dépêtrés de nos jaquettes occidentales, libres et peut-être embellis dans de longs burnous et de longs voiles ; semblables à des cheiks d’Arabie — et impatients du départ matinal de demain.