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Quand elle s’endormait seule au milieu de ses bois, couchée en même temps que le soleil dans la case de ses vieux parents, elle se demandait ce que pouvaient bien être ces soirées de Papeete que Loti son ami passait avec Faïmana ou Téria suivantes de la reine… Et puis il y avait cette princesse Ariitéa, dans laquelle, avec son instinct de femme, elle avait deviné une rivale……


— « Ia ora na, Loti ! » (Je te salue, Loti), dit tout à coup derrière moi une petite voix bien connue, qui semblait encore trop jeune et trop fraîche pour être mêlée au tumulte de cette fête.

Et je répondis, étonné : « Ia ora na, Rarahu ! » (Je te salue, Rarahu).

C’était bien elle, pourtant, la petite Rarahu, en robe blanche, et donnant la main à Tiahoui. C’était bien elles deux, — qui semblaient intimidées de se trouver dans ce milieu inusité, où tant de jeunes femmes les regardaient. Elles m’abordaient avec de petites mines, demi-souriantes, demi-pincées, — et il était aisé de voir que l’orage était dans l’air.

— « Ne veux-tu pas te promener avec nous, Loti ? — Ici ne nous connais-tu pas ? Et ne som-