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ce tableau fantastique, on voyait percer dans le lointain la corne noire du morne de Fataoua. Dans l’air étaient suspendues des émanations d’orage qui troublaient les sens et l’imagination……

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« Épouser la petite Rarahu du district d’Apiré. » Cette proposition me prenait au dépourvu, et me donnait beaucoup à réfléchir……

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Il allait sans dire que la reine, qui était une personne très intelligente et sensée, ne me proposait point un de ces mariages suivant les lois européennes qui enchaînent pour la vie. Elle était pleine d’indulgence pour les mœurs faciles de son pays, bien qu’elle s’efforçât souvent de les rendre plus correctes et plus conformes aux principes chrétiens.

C’était donc simplement un mariage tahitien qui m’était offert. Je n’avais pas de motif bien sérieux pour résister à ce désir de la reine, et la petite Rarahu du district d’Apiré était bien charmante……


Néanmoins, avec beaucoup d’embarras, j’alléguai ma jeunesse.