Page:Loti - La troisième jeunesse de Madame Prune, 1905.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



XLII



1er juillet

Combien c’est changé dans les sentiers de la montagne ! Une folle végétation herbacée a tout envahi ; elle a presque submergé les tombes, comme une innocente et fraîche marée verte, venue en silence de partout à la fois. Quand je monte aujourd’hui chez la mousmé Inamoto, sous un ciel pesant et chargé d’averses, mes pieds s’embarrassent dans les gramens, les fougères, et, le long du mur qui enferme le bois, on ne voit plus la foulée que j’avais faite.

La mousmé Inamoto, je ne me figurais pas qu’elle serait là, à m’attendre, et je me sens