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Et c’est l’heure où j’ai envie de m’en aller. C’est l’heure où je sens une hâte presque enfantine de prendre ma course à travers les ruelles boueuses, où tant de lanternes baroques, tourmentées par le vent de neige, font miroiter les flaques d’eau ; d’atteindre au plus vite, là-bas, les quais déserts ; de me jeter dans un canot, qui pourtant sera secoué, dans le noir, par mille petites lames méchantes, — d’arriver enfin dans cette sorte d’îlot blindé, dans ce navire qui est un coin de France, et où je reverrai les bons visages de chez nous avec leurs yeux droits et bien ouverts.