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demander de mieux ! Quant à ses soldats, — descendants des Huns par filiation presque directe, — j’ai eu beau relater de visu leurs atrocités, j’ai eu beau citer les rapports écrasants des commissions internationales envoyées sur les lieux, personne n’a voulu entendre. Non, c’étaient les Turcs, toujours les Turcs sur qui l’on persistait à crier haro, et, comme paroles d’Évangile, on acceptait chez nous de périodiques petits communiqués du paladin Ferdinand, qui répétaient ce refrain : « Les Turcs massacrent, les Turcs continuent d’assassiner et de commettre les pires horreurs, etc., etc. »

Pour différentes raisons, je me tairai sur les agissements de quelques-uns des alliés chrétiens qu’avaient en ce temps-là nos bons Bulgares…

Mon but, aujourd’hui, est seulement d’affirmer une fois de plus cette vérité, notoire du reste pour tous ceux d’entre nous qui ont pris la peine de se documenter, à savoir que les Turcs n’ont jamais été nos ennemis. Les ennemis des Russes, oh ! cela incontestablement oui, ils le sont, et comment donc ne le seraient-ils pas, sous la continuelle et implacable menace de ces derniers, qui ne prenaient même plus la peine de cacher leur intention obstinée de les détruire. Ce n’est pas à nous qu’ils ont déclaré la guerre,