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de Spa, — au nombre desquels, hélas ! se trouvaient tant de Français !

« La Turquie, a-t-on osé leur dire, s’est rendue coupable d’une trahison éclatante à l’égard des puissances qui, pendant plus d’un demi-siècle, s’étaient montrées ses amies éprouvées ! » Ah ! vraiment ! Et le rapt de l’Égypte, et le rapt de la Tunisie, et le rapt de la Tripolitaine, et le flot d’insultes imbéciles au moment de la guerre balkanique, autant de preuves d’amitié, n’est-ce pas ?

« La Turquie, continuent de dire les conférenciers de Spa, est entrée en guerre sans l’ombre d’une excuse ou d’une provocation. » — Ah ! vraiment ? Non, mais là, sans rire ? Et la promesse sans excuse possible, qui, en 1913, avant que la Turquie eût seulement bougé, fut faite par la France à la Russie de lui donner Constantinople et les détroits, c’était un rien, sans doute, une innocente petite farce ?… Du reste la suite de la réponse des conférenciers de Spa aux pauvres délégués turcs continue de se maintenir cyniquement misérable, tissu d’âneries sans nom et d’éhontés mensonges. De ce piteux gâchis, qui témoigne d’une stupéfiante ignorance des choses d’Orient, qui ne tient compte ni des nationalités ni des droits acquis, ne pourra