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rage. Enfin vers midi tout paraissant à peu près calme, étant épuisé de fatigue, je sort du trou, mais, ayant à peine fait 100 mètres, que je tombai évanoui. Ayant repris connaissance je vis venir un Turc qui ramenait un camarade françait blessé. Je les appelais et ils vinrent s’asseoir à côté de moi. Je demandais de l’eau au Turc, il me fit comprendre qu’il n’en avait pas mais qu’il allait aller en chercher, ce qu’il fit aussitôt ; il revint quelques moments après en compagnie d’un autre brancardier turc en apportant deux bidons d’eau, ils en donnèrent un à mon camarade et l’autre à moi, ainsi que du sucre et deux cigarettes. Comme nous étions reposez un peu, les Turcs nous firent comprendre que nous étions en danger et qu’il fallait partir, mais je leur fit comprendre à mon tour que nous ne pouvions pas marcher et au même moment un des brancardiers turcs me monte sur le dos de son camarade et l’autre ramène mon camarade en lui donnant le bras et prennent la direction des lignes françaises. Mais de ce moment là ayant été aperçu par les tirailleurs sénégalais, un groupe de quatre brancardiers de tirailleurs accompagné d’un sergent vinrent au devant de nous, et c’est en nous serrant la main que les deux Turcs nous remirent sur les