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Lettre du lieutenant Xavier François.
Saint-Louis-de-Montferrand (Gironde), 11 mars 1919.
Maître,

Je savais par M. Georges Cain que des lettres que je lui avais envoyées d’Orient vous avaient intéressé, en particulier celles où je parlais sans tendresse des Grecs et des Arméniens, tandis que je faisais l’éloge enthousiaste de vos amis les Turcs ; j’ai toujours eu une très vive sympathie pour ces derniers, mais je ne les connais réellement que depuis près de quatre ans, après avoir fait la campagne des Dardanelles, puis celle de Macédoine. Cependant, Maître, permettez-moi de les nommer aussi mes amis, ou mieux nos amis.

Je sais que vous préparez un livre ; beaucoup d’officiers et soldats d’Orient vous ont donné leur impression, et je voudrais y joindre les miennes… qui, en quatre ans, sont devenues mieux que des impressions, car j’ai fait successivement toute la Macédoine, la Grèce et les Îles, la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie et Constantinople.