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Turcs après ma blessure, votre influence a beaucoup contribué à l’accueil que j’ai reçu de tous leurs officiers avec qui je me suis trouvé en contact pendant mes six mois d’hôpital. À chaque instant d’ailleurs on me demandait de vos nouvelles ; j’ai pu constater la reconnaissance que vous gardaient les Turcs de tous genres, de toutes provenances et l’influence que vous aviez sur eux. Avec quel esprit chevaleresque j’ai été soigné et traité et quel prestige la France conservait là malgré la guerre !

Une chose m’a péniblement frappé pendant les quelques jours que j’ai passés en France entre mes deux séjours en Turquie. J’ai vu défendre dans les journaux français les revendications grecques, arméniennes, etc., il n’y a que l’influence française en Turquie dont, à part vous, on ne se préoccupe pas. Pourtant il n’y a pas, je crois, un Français connaissant la Turquie qui ne doive être tout à fait d’accord avec vous à propos de ce que vous avec écrit au sujet des « Massacres d’Arménie ».

Cela fait peine de voir ainsi négliger l’œuvre de nos devanciers en Orient, qui est le résultat de tant d’efforts et dont on a pu constater la solidité dans les circonstances les plus critiques. Au cas où vous jugeriez utile et intéressant de