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Tous les bureaux de la presse parisienne sont encombrés par la meute acharnée de leurs ennemis : Arméniens, Grecs, Levantins de toutes couleurs qui, les jugeant perdus, se précipitent à la curée. Sans plus rien espérer, je veux cependant citer la dernière dépêche qui m’arrive d’un de leurs plus importants comités de défense :

« Nous tournons vers vous nos regards suppliants dans la détresse que nous cause le sort réservé par la Conférence à la patrie turque, contrairement aux principes élevés de justice proclamés par l’Entente. Espérant quand même que la grande nation française ne voudra pas souscrire à une iniquité si criante, nous vous conjurons d’en appeler à sa générosité, pour savoir si les descendants de François Ier approuvent réellement sans pitié le sort infligé aux fils de Soliman. »

La générosité, disent-ils ! Mais en politique, la générosité, cela ne se porte plus, même pas dans notre chère France qui est, j’ose le dire, de toutes les nations la plus généreuse. Hélas ! hélas, mon humble voix ne peut rien, même pas faire entendre qu’il y aurait pour nous intérêt capital à maintenir à Constantinople une Turquie forte et alliée.

Non, je ne peux rien, même pas mettre une