Page:Loti - La Mort de notre chère France en Orient, 1920.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LI

FRAGMENT D’UN REMARQUABLE ARTICLE
PARU LE 5 FÉVRIER 1920
DANS LE JOURNAL « L’ŒUVRE »


Les grands crimes reprochés aux Ottomans, dans le passé, sont leurs sanglantes mesures de police à l’égard de leurs sujets chrétiens. Mais qui, dans le dessein de désorganiser, sinon de détruire leur empire, souleva contre eux ces popu­lations qui n’avaient aucun désir, ni même aucune idée de s’émanciper avant que les gouvernements européens fissent d’elles les instruments de leurs ambitions ? La Russie n’a-t-elle pas fait des Grecs d’abord, puis des Serbes (qui s’étaient mis, jadis, volontairement sous la domination du sultan pour échapper à celle du pape), ensuite des Bulgares (qui, en 1828 encore, ignoraient leur nationalité),