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comprenait à peine cinq véritables Osmanlis, les autres étant des métèques de toute provenance, Grecs, Crétois, Juifs, Arméniens, etc.

« Aux parties du présent empire ottoman, seront assurées pleinement la souveraineté et la sécurité », avait dit M. Wilson dans l’article 12 de son programme, lequel programme avait été accepté et contresigné par toutes les puissances de l’Entente. Mais voici que cet article 12 est le seul aujourd’hui foulé aux pieds, sans même que personne ait eu l’idée d’en donner une excuse, ou seulement une explication. Non, il semble maintenant admis en Occident que les Turcs sont des parias hors la loi et que leurs ennemis seuls aient le droit d’être entendus à la Conférence de la Paix. N’ont-ils pas, dans leur malheureux pays, une supériorité numérique écrasante, une communauté absolue de religion, de coutumes, de langue — et aussi d’honnêteté ! Et pourquoi la censure, cruellement partiale, coupe-t-elle tout ce qui peut déplaire aux Arméniens et aux Grecs, tandis qu’elle laisse passer les pires insultes pour les Turcs ? N’ai-je pas lu dernièrement dans un journal de Paris ces phrases aussi imbéciles qu’odieuses :

« De tous nos ennemis, les Turcs sont non seulement ceux que nous devons le plus haïr,