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quatre, passer un traité secret avec la Turquie, garantissant l’intégrité de ce pays, sous la mainmise anglaise, et se faisant donner l’assurance de l’appui du sultan pour développer son influence en Syrie ! Ce traité, Paris l’a connu en temps utile. Qu’a-t-il fait ? Il a encaissé l’injure. Aujourd’hui quand, en toute justice, nous occupons Francfort pour sauvegarder nos droits, reconnus par le traité de Versailles, l’Angleterre proteste. Oignez vilain !…

Quoi qu’il en soit, l’Angleterre gouverne aujourd’hui complètement la Turquie. Le pacte de septembre reçoit son application intégrale. La coupure de journal que je vous joins en est un témoignage.

Il y a deux jours, j’étais chez le prince Halid, beau-frère de Son Altesse le prince héritier, et cet homme me disait sa profonde tristesse de voir la Turquie vendue aux Anglais, le sultan prisonnier, le grand vizir et le cheik ul Islam achetés. Pour ce dernier, je n’osais le croire. Comme me le disait le prince, c’est l’histoire de l’Égypte qui recommence. Ah ! nous voulions maintenir le sultan à Constantinople ! L’Angleterre n’a pas été longue à tourner la difficulté. Il suffisait par un coup de force de faire nommer grand vizir son ancien complice. Ce fut vite