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Aujourd’hui, M. Defrance est un très honnête homme, mais il manque de caractère et se trouve prisonnier entre sa femme, grecque orthodoxe de Péra, et sa fille, épouse d’un officier général anglais, vivant à ses côtés. Il n’a en outre autour de lui que des incompétents ou des gens tellement aveuglés par leur grécophilie et leur haine des nationalistes qu’ils oublient totalement les intérêts de la France qu’ils sont chargés de défendre.

Le premier drogman, M. Ledoulx, sur qui repose toute la documentation de notre Haut Commissariat, est un vieux « levantin » de plus de trente ans de service, qui comme un perroquet répète les potins des pérotes grecs ou arméniens. Il n’a aucun contact avec les Turcs nationalistes, qui constituent la masse des musulmans. Il approuve l’arrestation du Suleïman Nazif et est d’accord avec les Anglais en général.

M. Devaux, récemment arrivé, ignore toute la situation. Il remplace le premier conseiller.

M. Côsme, deuxième secrétaire, ancien attaché de la Légation d’Athènes, est grécophile enragé et m’affirmait l’autre jour que retirer les Grecs de Smyrne, ce serait une humiliation pour les Alliés.

Le reste est à l’avenant.