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geance de nos Alliés ! Ils nous supplient pour savoir si nous avons cessé de les aimer et de les protéger afin qu’à leur tour ils cessent de compter sur notre affection, notre esprit de justice et d’humanité.

Votre voix ne pourrait-elle s’élever cette fois, non plus pour défendre les Turcs, non plus pour les plaindre, mais bien pour défendre la France contre les humiliations, les spoliations matérielles et morales dont elle est la victime de la part de ses alliés Anglais et Grecs ! Car, dans la circonstance, qui dit Anglais dit Grecs et qui dit Grecs dit Anglais, tellement les deux races se sont donné la main en Orient pour détrousser leur grande Alliée. Les rues de Péra regorgent de Grecs et d’Arméniens, revêtus d’uniformes anglais, chargés de la police publique et secrète. Car les agents britanniques viennent de reconstituer la fameuse police des espions (hafiés) du sultan Abdul-Hamid. Grecs, Arméniens et Turcs sans patrie, tels sont les instruments d’un pays qui prétend être le pre­mier du monde par son esprit libéral ! L’histoire enregistrera cette honte qui fait rougir tous les Alliés, sauf les Grecs.

Ne voyez dans tout ce qui précède que l’expression de la révolte qui domine tout