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notre influence, jadis souveraine, s’en iraient du même coup. Et par surcroît voici que, pour l’Europe entière, semblent surgir soudain des raisons par trop terribles, desquelles nos diplomates commencent à s’épouvanter ; dernièrement, lorsque, sans excuse, ils avaient lancé sur l’Anatolie des bandes de massacreurs et d’incendiaires, ils n’avaient pas prévu le danger de l’entreprise. Aujourd’hui, devant la menace d’un soulèvement général de l’Islam, qui se déclancherait en même temps que le bolchevisme s’étend vers l’Ouest comme une gangrène, que faire ?…

Le moyen de s’en tirer, oh ! je crois bien qu’il n’y en a plus qu’un seul : reconnaître les lourdes fautes commises, renoncer à une folle gloutonnerie de conquêtes, tendre la main à l’Islam, qui nous a fourni sans marchander tant de milliers de braves combattants, cesser de l’insulter, de vouloir l’asservir, et respecter au bord du Bosphore le trône encore formidable de son khalife.