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vraiment amie, au profit de notre implacable rivale et de sa méprisable petite alliée… Eh ! bien, si, hélas ! le voilà déjà aux trois quarts commis, le crime sans réparation possible, comme sans excuse. Et ce sont les Anglais qui nous ont entraînés là ; non pas tous les Anglais, je ne leur fais pas l’injure de les en accuser tous, mais l’un d’eux, et l’un presque seul, ce Lloyd George qui a toutes les roublardises du primaire qu’il est resté. Et d’ailleurs, comme premier résultat de son absurde gloutonnerie de conquête, en attendant les pires désastres de l’avenir, il a déjà conduit son pays à cette humiliation, d’être obligé d’appeler la Grèce à son secours, malgré les énormes machines à tuer amenées par mer et qui commencent de détruire sans pitié les adorables et paisibles villages des côtes de Turquie, les délicates mosquées et les minarets frêles.

Je me serais donc découragé et résigné au silence si je n’avais la certitude que la vérité tout de même fait son chemin, depuis surtout que les esprits les plus obtus ont été forcés de constater les premières conséquences des complicités de cette grande Angleterre infiniment redoutable et de cette toute petite Grèce son abjecte servante. Si nos gouvernants, liés