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conduite si mal, avec tant d’ignorance et de per­fidie ! La nation ottomane seule a le droit de nous demander des comptes ! les grandes puissances nous avaient tellement négligés — ah ! si elles s’étaient contentées de nous négliger — elles nous avaient préparé tant de calamités, que l’astucieux Kaiser a fini par trouver le moyen de provoquer une effervescence capable de faire oublier toute prudence, toute réflexion, en recourant à la haine séculaire et légitime du Turc !

Lisez le livre que l’ancien président du Conseil bulgare Guéchoff a publié au lendemain de la guerre des Balkans ; vous verrez que le Czar Nicolas fait conclure, pour ainsi dire par force, une alliance aux Serbes et aux Bulgares, ces deux ennemis éternels, dans le but de nous expulser de l’Europe. Le Monténégro se met naturellement à leur suite. La France approuve, encourage cette alliance, elle la facilite et ensuite une personna­lité influente du Times est entremise pour intro­duire la Grèce dans cette coalition, qui cherche à expulser les Turcs de l’Europe. La suite est connue. L’homme politique bulgare qui avoue ces choses est connu pour sa turcophobie.

N’oublions pas ceci : tant que la possibilité de notre victoire dans les Balkans était admise, on a annoncé que le principe du statu quo serait