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vos), qui, même quand parfois il est blessé et agité dans la fièvre, ne perd rien de sa grandeur, de sa bienveillance, de sa générosité (vifs applaudissements, bravos). Depuis plus de quarante ans le regard de Pierre Loti ne s’est jamais détourné de cette âme ; tel un Bouddha qui passe de longues années en extase devant le rayonnement de la Vérité, Pierre Loti a vécu pendant plus de quarante ans épris de cette âme. (Ici les yeux du prince héritier et de la foule se mouillèrent de larmes.) Qu’on lise avec attention son livre intitulé la Mosquée verte, on verra que Pierre Loti peut oublier un jour ce temple musulman, en même temps que le Mausolée qui est auprès de lui et les autres beautés monumentales ou naturelles de Brousse ; mais le souvenir des moments passés dans la cour de cette mosquée, dans la société du vieil imam, est aussi chaleureusement gravé dans le cœur de Pierre Loti qu’il est dépeint avec art dans ses œuvres. Il a eu l’intuition du génie turc au spectacle de la coupole et des murs de la Mosquée verte et du Mausolée vert, comme il a perçu les finesses de l’âme turque à travers les gestes et les manières de l’imam (c’est vrai ! Applaudissements). Lisez son œuvre, vous verrez que ce mélange intime de l’âme musulmane et turque lui plaît, le charme,