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sous les cyprès d’Eyoub et dans la cour de la Mosquée Verte de Brousse, ont provoqué chez ce poète délicat et sensible, une telle émotion esthétique que son enthousiasme a finalement triomphé de sa logique et de son jugement. Ainsi, c’est sous l’influence de ces sentiments que l’auteur d’ « Aziyadé » défendrait les Turcs, voilà ce que l’on dit. Mais comme c’est inexact ; quel grand mensonge, quelle calomnie devant l’évidence !

Pierre Loti a visité aussi de nombreuses localités de la Grèce, comme il a visité Constantinople et Brousse. Il a certainement ressenti aussi de grandes émotions, de grandes jouissances esthétiques, devant les œuvres d’art de la Grèce antique, qui se trouvent dans les riches musées de son pays. Eh bien, pourquoi malgré cela ne prodigue-t-il pas ses louanges aux Grecs ; pourquoi ne fait-il pas leur panégyrique ? Non seulement il ne les loue pas, mais les œuvres d’art qui restent des temps anciens ne parviennent pas à faire taire le dégoût qu’il éprouve devant le spectacle de la décadence de ce peuple ; il a toujours hautement critiqué et blâmé les défauts et les vices qu’il a constatés chez l’élite et chez l’homme vulgaire du peuple qui habite aujourd’hui le pays qui avait été autrefois l’asile des arts de la Grèce antique. Sa plume, qui a offert aux Turcs un