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rectificative d’une information erronée, qui vient de se glisser dans un récent numéro du Matin. Un de vos correspondants, qui ne signe pas, prétend qu’à la réunion organisée en mon honneur, à l’Université de Constantinople, un des orateurs aurait déclaré que la Turquie était entrée en guerre contre nous de son propre élan unanime et même « avec joie ! ». D’abord une telle énormité proférée à une réunion tenue pour glorifier la France et dans un moment où les Turcs cherchent par tous les moyens à se rapprocher de nous, constituerait la plus invraisemblable des sottises. Ensuite et surtout le fait est démenti de la façon la plus formelle, non seulement par les Turcs, mais par les nombreux officiers français qui assistaient à cette réunion ; tous témoignent au contraire de l’enthousiasme avec lequel les cris de « Vive la France » ont été maintes fois répétés.

» Permettez-moi de vous signaler, pendant que j’y suis, que le Matin, dans un de ses plus récents articles, se met en contradiction directe avec lui-même. Il accuse les pauvres Turcs de menacer et d’attaquer nos troupes de Cilicie, et, quelques lignes plus loin, il prononce le grand mot indéniable qui est l’absolution même de ces Turcs : « En Cilicie, dit-il, nous faisons