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jusqu’à la dernière des inscriptions en notre langue.

On remplirait tout un volume des révoltants exemples de partialité contre les Turcs donnés par la presse française ; j’en cueillerai seulement quelques-uns pris au hasard. Récemment ils imprimaient en grandes lettres :

La garnison française d’Ourfa tombe dans un guet-apens.

Et voici le récit de ce guet-apens. « Notre garnison encerclée à Ourfa par les rebelles (lisez par les Turcs vraiment patriotes qu’indignait notre présence contraire aux clauses de l’armistice. Les Anglais, comme jadis au Transvaal, n’ont pas hésité à désigner sous le nom de rebelles les braves Turcs qui ont le courage de se défendre jusqu’à la mort) ; notre garnison donc, sans être toutefois trop vivement pressée, pouvait tenir longtemps encore, d’autant plus qu’elle était ravitaillée par la population arménienne de la ville, dont en somme elle assurait la protection. Or, à la suite d’une entente passée avec les rebelles (lisez toujours : Turcs patriotes), ces Arméniens ayant cessé leurs ravitaillements et laissé couper les conduites d’eau, la garnison française fut mise dans l’obligation de quitter la ville, etc., et c’est en