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goisse suppliant qu’on les livrât à n’importe quel joug étranger, mais pas à ces Grecs qui en Orient sont les plus haïs de tous !

Tout dernièrement, un autre journal (ah ! pas un grand, celui-là, un tout petit, aux mains des Levantins, mais quand même un journal de Paris), osait écrire sous ce titre : La fin du prestige français en Orient, que jamais l’influence française n’avait englobé l’élément turc ; mais qu’elle aurait uniquement porté sur les populations civilisées (!!) de ce que fut l’Empire ottoman, c’est-à-dire sur les Grecs, Arméniens, Israélites, Espagnols, Syriens ou Arabes… Et songer qu’il s’est peut-être trouvé chez nous de pauvres naïfs pour avaler cette énormité ! quand nous savons si bien, nous tous qui avons habité la Turquie, que l’élément turc est au contraire tout imprégné de culture française, que notre langue, jusqu’à la récente mainmise anglaise, était la seule langue européenne parlée à Constantinople, que les noms des rues, les enseignes des marchands étaient écrits en français, que les commandements des instructeurs aux soldats se faisaient en français, et qu’au contraire nos bons petits amis les Grecs, à peine en possession de Salonique, s’étaient empressés en deux jours de faire disparaître des murailles