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publics… La population turque, soulevée en masse, prit enfin les armes et des combats s’ensuivirent, durant lesquels il y eut de part et d’autre nombre de morts et de blessés. Si des Arméniens tombèrent, il y eut encore beaucoup plus de Musulmans, et des Grecs, et environ deux cents Français. Mais pas un Arménien ne fut massacré. Les dépêches adressées par le clergé tant latin que grégorien ou catholique en font foi. J’ose donc prétendre que l’histoire de ces massacres d’Arméniens à Marrach est la plus cynique des impostures, inventée pour servir la plus antifrançaise de toutes les causes. Au surplus, pour le cas improbable où j’aurais été mal renseigné, je supplie qu’une commission d’enquête interalliée soit envoyée sur les lieux, je me joins aux Turcs qui ont demandé cela à cor et à cri sans pouvoir l’obtenir.

Ici, je crois devoir, à grand regret, relater un fait d’une gravité exceptionnelle : des Français qui ont pris part à ces combats déclarent que ceux des nôtres qui sont tombés avaient été frappés par des obus anglais, des balles anglaises, ce qui semblerait prouver que les bandes de francs-tireurs turcs et kurdes avaient été armées contre nous par les Anglais. C’est aux Anglais eux-mêmes que je dénonce la chose, car je sais