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jactance, j’ai déjà dit et redit tout ce que, en mon âme et conscience, je crois être la pure vérité sur les massacres d’Arménie, ou plus exactement sur les exécutions d’Arménie ; à Dieu ne plaise que je les aie jamais approuvés, j’ai prétendu seulement avec preuves à l’appui qu’ils avaient toujours été impudemment exagérés, et que d’ailleurs les circonstances atténuantes se plaidaient d’elles-mêmes, les Arméniens ayant été de tout temps les vers rongeurs de la Turquie, délateurs et calomniateurs professionnels, drainant à eux tout l’avoir des riches et même des plus pauvres, ne cessant d’ameuter toute la chrétienté contre la patrie ottomane, et du reste cruels massacreurs, ainsi que les Grecs, chaque fois que l’occasion s’en présente. Je ne crois pas qu’en aucun pays, en aucun temps, œuvre de calomnie ait été plus habilement et plus effrontément menée que celle des Levantins contre les Turcs ; c’est en usant et abusant de leur titre de chrétiens qu’ils ont trouvé un tel crédit auprès de milliers de catholiques à l’esprit étroit, et, quand on a habité en pays oriental, on sourit à voir que chez nous tant de naïfs et d’ignorants s’excitent par fanatisme religieux en faveur des deux peuples qui sont là-bas les pires ennemis du catholicisme, les Arméniens et les Ortho-