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Pour nous combattre à mort, les deux peuples d’Orient sur lesquels les Anglais s’appuyèrent, sous couleur de les libérer de « l’oppression turque », furent, comme on sait, les Arméniens et les Grecs.

Quant aux Grecs, il me semble qu’il n’y a plus à en faire le procès ; Dieu merci, leur cause est jugée. C’est pour eux un châtiment du Ciel, que la guerre nous les ait trop fait connaître. Les témoignages de nos milliers de soldats sur leur fourberie et leur haine de la France, les rapports de nos chefs sur l’horreur de leur invasion en Anatolie, sont accablants et décisifs ; voici du reste les termes du rapport officiel de la commission d’enquête des Alliés sur les agissements des Grecs à Pergame et à Ménémem ; « L’énervement, la fatigue et la peur leur ont fait commettre sans provocation un véritable massacre de civils turcs sans défense. Les officiers grecs présents ont complètement manqué à leur devoir. » C’est à se demander comment des Français de bonne foi peuvent être encore aveuglés par le prestige de la Grèce antique au point de les soutenir.

En ce qui concerne les Arméniens, moins odieux peut-être que les Grecs, nous témoignant moins d’hostilité ouverte et avec moins de