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rable au malaise turc, car les Grecs n’ont pas, que je sache, dans leur capitale, de continuels et terribles incendies pour tout anéantir, surtout ils n’ont pas, comme les pauvres Turcs en Anatolie, une armée barbare qui tue, massacre, brûle, viole et torture ; or, tel est le rôle de l’armée grecque à Smyrne et à Aïdin, et ces faits ont eu trop de témoins français ou anglais, ont été trop constatés et dénoncés, malgré une censure vigilante et partiale, pour que M. Politis puisse encore les dénier.

M. Politis se plaint aussi que l’Entente ait chargé la Grèce d’un mandat trop lourd à Smyrne : j’admets, hélas ! qu’un mandat lui a été donné, mais j’ose prétendre qu’il a été exécuté d’une façon criminelle et sauvage que les puissances n’auraient jamais attendue de la part d’une nation qui se targue d’être chrétienne.

Où l’imprudence et la maladresse de M. Politis deviennent stupéfiantes, c’est quand il ne craint pas d’énoncer les paradoxes que voici :

1o D’après lui, en Grèce, en Bulgarie, l’influence morale de la France s’était librement et largement développée, et il ne craint pas d’ajouter qu’il n’en a pas été de même en Turquie ! C’est tellement colossal comme contresens qu’il n’y aurait rien à répondre. La Tur-