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lui-même que ces voix sont « autorisées » ; oh ! sur ce point, je lui donne raison.

Ce qui m’étonne, dans cette interview, c’est l’insigne maladresse d’un politicien comme M. Politis dans le choix des mauvaises raisons qu’il invoque ; il est tombé, comme à plaisir, sur celles qu’il est le plus facile de réfuter. Eh ! quoi ! vraiment, l’Entente avait promis à la Grèce de refouler à son profit les Turcs en Asie ! Je demande que l’on me montre quelque part trace d’une telle promesse ! En fait de promesse, je trouve au contraire un engagement solennel envers la Turquie, le douzième point de M. Wilson, ainsi conçu : « Aux parties du présent Empire ottoman seront pleinement assurées la souveraineté et la sécurité », et la Turquie, lorsqu’elle a signé l’armistice, pouvait se croire en droit de compter sur cet engagement-là, puisqu’il était garanti par toutes les puissances de l’Entente ; or, il a été violé outrageusement du seul fait que les Alliés ont admis la sanglante invasion grecque en Anatolie, et quand le délégué du sultan est venu à Paris pour protester, il a été éconduit comme un laquais.

M. Politis se plaint du « malaise grec » ; je me permets cependant de ne pas le trouver compa-