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pays qui est un réservoir de soldats admirables, si sains de corps et d’esprit, nous aurions trouvé les Alliés fidèles qu’il nous aurait fallu pour conserver notre situation séculaire en Orient. Mais nous les avons tant dédaignés et blessés, qu’aujourd’hui ils se détournent de nous. Si le rapport officiel que je viens de citer était vrai en mai, il ne l’est plus, hélas ! autant en octobre. Si les Turcs de Cilicie nous préféreraient encore à toutes autres nations européennes, ils ne nous désirent plus comme autrefois. L’atroce invasion grecque, dont ils nous rendent en partie responsables, les a outrés, et nos Alliés de l’Entente exploitent contre nous-mêmes l’indignation que ces envahisseurs inspirent. Si divisés sur tous les autres points, ces bons Alliés se sont mis d’accord sur un seul : leur ligue inavouée contre nous, en Orient, leurs manœuvres collectives et acharnées dans le but de nous y supplanter.

Pour finir, voici à ce sujet un passage extrait d’un autre de nos rapports officiels :

« Profitant de notre politique philhellénique, les Anglais, par l’intermédiaire d’agents de renseignements ou de propagande, vont, à intervalles très rapprochés, rendre visite aux fonctionnaires turcs, grands ou petits, compatissent volontiers