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par tous les gouvernements des puissances de l’Entente.

» La Ligue ottomane est convaincue que les nations anglaise et française, qui se sont imposé les plus lourds et les plus pénibles sacrifices pour faire triompher le droit et la justice, respecteront les nobles principes de la liberté et du droit de l’autodisposition des peuples.

» Nul pays n’aura la folie d’imposer à ses nationaux des privations immenses, des souffrances inimaginables pour permettre à ses dirigeants de répéter, en plein vingtième siècle, le crime du partage de la Pologne. »

Cette Cilicie, visée dans le manifeste ci-dessus, est la partie la plus inaliénable de la patrie turque, elle en est le cœur même, et on se demande en vérité comment et pourquoi les diplomates européens ont pu concevoir un instant le projet inique de l’asservir.

C’est du reste un pays qui eût mérité d’être protégé de tous les contacts par de hautes murailles sans porte, pour que, dans notre monde trépidant et déséquilibré, restât au moins quelque part un coin pour le calme et le rêve. C’est la véritable terre de l’honnêteté sans tache, une sorte d’éden qui ne se laissa jamais contaminer par le mercantilisme et la fourberie des