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quartier mort qui l’entoure et qui, en plus de sa tristesse d’abandon, exhale aussi l’inexprimable tristesse des îles…

Les clefs, je les trouverai, m’a-t-on dit, chez une certaine vieille Véronique, laquelle fut servante du défunt pasteur, et s’est placée à présent dans une maison vis-à-vis de la mienne.

Je frappe donc au logis d’en face, — et une porte s’ouvre : mon Dieu, mais c’est là précisément que s’étaient retirées mes vieilles tantes !… Moi, qui n’y avais pas fait attention du dehors !… C’est là que j’étais venu pour la dernière fois, en vacances de Pâques, séjourner chez elles, quand j’avais l’âge de mon fils…

Je reconnais cette cour, ce petit jardin, comme si hier à peine je les avais quittés. Et ces vieilles tantes, cousines de ma mère, je les revois