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Tout arrive à la longue : depuis une semaine, j’ai signé l’acte qui me rend possesseur de ce lieu ancestral. Et aujourd’hui, pour le revoir après plus de trente années, je pars de Rochefort avec mon fils, un matin pluvieux d’avril.

Mon fils n’y est jamais venu, lui, dans l’île ; depuis quelques jours à peine il a commencé d’en entendre parler, — et, cependant, sous je ne sais quelles influences ataviques, sa petite imagination de dix ans s’est étrangement tendue vers ce pays et cette demeure où je vais le conduire.

La pluie tombe incessante, d’un ciel noir. Nous roulons d’abord en chemin de fer dans les plaines d’Aunis, dont les grands horizons